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IIe PARTIE. — DE L’HOMME.

nivers. Cet ordre de connoissance forme une partie très importante de la science de l’homme, et l’on doit en même temps y trouver soit nne confirmation, s’ils sont vrais, des principes obtenus par nne autre voie, soit une infirmation de ces principes, s’ils sont erronés : car les conceptions vraies ne sont que les faits mêmes aperçus dans leurs causes.

Il s’ensuit que la philosophie peut changer de point de vue, mais ne change point d’objet ; que, sous des faces diverses, elle contemple toujours la même vérité, modifiée sans doute dans ses manifestations relatives aux êtres finis, maïs invariablement identique. Aussi remarquera-ton que nous n’aurons jamais à poser des principes nouveaux, mais à tirer des conséquences et à présenter dés applications des principes établis originairement. Quelque multipliés, quelque différents que soient les phénomènes, on les verra toujours sortir des mêmes causes primordiales agissant selon les mêmes lois, tant ces causes sont fécondes dans leur simplicité. C’est notre ignorance qui complique toutes choses, car toutes choses ne sont en Dieu qu’une seule pensée ; et par conséquent le caractère du vrai, dans nos conceptions imparfaites, est qu’elles se rapprochent le plus possible de cette pensée qui comprend tout, de cette pensée une et infinie ; comme un des caractères du faux est la multiplicité