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IIe PARTIE. — DE L’HOMME.

trois énergies essentielles et primordiales se modifient progressivement dans leurs manifestations et par conséquent dans leurs lois relatives aux différentes natures des êtres, cependant les lois du mouvement et de l’électricité., de l’affinité et de la lumière, de l’attraction et du calorique, sont radicalement les mêmes lois que celles de la force spontanée et libre, de la pensée et de la parole, de l’amour ou de la vie à son état le plus élevé. Par où l’on doit comprendre comment il n’est point de vraie philosophie partielle ou fragmentaire, et comment les plus hauts génies n’ont pu que s’égarer, lorsque, rompant ce bel enchaînement qui a sa raison dans l’unité de Dieu même, ils ont voulu concevoir à, part ce qui ne peut être conçu que dans le tout, construisant des sphères idéales indépendantes les unes des autres, et assignant aux phénomènes, essentiellement dès-lors isolés entre eux, leur place en chacune d’elles. Évidemment toute philosophie reposant sur cette base ne sauroit aboutir qu’à une science fausse, arbitraire, stérile, en contradiction avec l’expérience, et propre à décourager toute tentative d’explication et de conception des choses.

Cette vicieuse méthode se résout dans l’hypothèse fondamentale de deux catégories embrassant l’universalité des êtres sous les deux notions opposées l’esprit et de matière : ce qui a porté plusieurs phi-