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yens nécessaires pour se soustraire à l’esclavage dans lequel avaient été tenus les autres gouverneurs, il ne put pas acquiescer aux demandes de la chambre d’assemblée qui insista sur un exécutif colonial vraiment responsable. Le résultat des élections devait lui donner, ainsi qu’il l’espérait, une chambre d’assemblée liée à le supporter, comme gouverneur, dans l’exercice de l’autorité indépendante qu’il avait réclamée. Dans une première occasion, cependant, où il entreprit de protéger un officier du gouvernement, étranger à l’ancien parti officiel, contre des accusations, qui bien ou mal fondées, étaient évidemment faites pour des raisons personnelles il trouva que la nouvelle chambre était même plus déterminée que l’ancienne à maintenir ses droits à l’exercice d’un vrai contrôle sur le gouvernement ; et qu’à moins de risquer une nouvelle lutte avec les deux branches de la législature, alors composée de matériaux semblables, et virtuellement sous la même influence, il devait succomber. Ne désirant pas courir ce risque, dans un temps où, comme il s’en aperçut sagement, il n’existait aucun parti sur lequel il pût compter, pour le supporter dans cette lutte, il abandonna ce point. Quoique le comité nommé pour s’enquérir de la vérité des accusations portées contre M. Hepburn refusât de faire un rapport dressé par le président du dit comité (par qui ces accusations avaient été faites et par qui de fait le comité avait été nommé) Sir Francis Head conseilla à l’individu en question de résigner sa charge et d’en accepter une autre avec des émoluments beaucoup moindres. Depuis cette époque, il n’essaya plus de mettre en jeu l’indépendance de la chambre, pour la conservation de laquelle elle venait d’être élue. La conséquence de tout cela fut que le gouvernement se jeta dans les mains du parti qu’il avait trouvé en office, lorsqu’il prit les rênes du gouvernement et qu’il avait éloigné par l’un doses premiers actes. Le pouvoir est encore dans les mains de ce parti ; et je dois dire que c’est l’opinion générale que jamais le pouvoir du pacte de famille (family compact) n’a été plus étendu ou plus absolu que depuis la première réunion de la présente assemblée, jusqu’à ce jour.

L’on peut dire que le vrai résultat de la politique de sir Francis Head fut de former cette vraie influence administrative des meneurs de la majorité de la législature, à laquelle il s’était si obstinément opposé. Les conseillers exécutifs par lui nommé, qui paraissent n’avoir accepté cette charge que sous la condition qu’ils ne seraient que des zéros ne sont donc pas le vrai gouvernement de la province. L’on dit que les nouveaux officiers du gouvernement que sir Francis Head tira d’en dehors du cercle de l’éligibilité officielle,