jours à se servir de tous les pouvoirs du Gouvernement Exécutif pour se renforcer à l’aide de son patronage et pour influencer la politique du Gouverneur et du Département Colonial en Angleterre. Avec sa majorité toujours assurée dans le Conseil Législatif, il peinait effectivement contrôler les pouvoirs législatifs de l’Assemblée. Il pouvait choisir les occasions favorables pour dissoudre des assemblées hostiles ; et pouvait toujours s’assurer, pour ceux qu’il trouvait dévoués à leurs intérêts, la continuation de leurs siéges pour quatre ans, terme fixé par la loi. Ainsi les Réformistes trouvaient que leurs triomphes électoraux ne pouvaient en aucune manière favoriser le progrès de leurs vues, tant que le Gouvernement Exécutif resterait dans les mains de leurs adversaires. Ils voyaient, avec raison, que si les hauts offices et le Conseil Exécutif étaient toujours composés par ceux qui pouvaient commander une majorité dans l’Assemblée, la constitution du Conseil Législatif était une matière de peu d’importance, en autant que les Conseillers du Gouverneur pouvaient toujours en faire modifier la composition pour servir leurs desseins. En conséquence ils concentrèrent leurs pouvoirs dans le but d’obtenir un Conseil Exécutif responsable, et je ne puis m’empêcher de faire contraster le bon sens des Réformistes Anglais du Haut-Canada avec la conduite moins prudente de la majorité Française dans l’Assemblée du Bas-Canada, comme il apparaît dans les diverses demandes de changements constitutionnels faites par les uns et les autres. Dans le fait ces deux partis désiraient le même objet, savoir, l’extention de l’influence populaire dans le Gouvernement. L’Assemblée du Bas-Canada attaqua le Conseil Législatif, corps, dont la constitution était certainement la plus susceptible d’objections théoriques, de la part des partisans des institutions populaires, mais pour la même raison, très assurée de trouver de puissants défenseurs dans la Mère-Patrie. Les Réformistes du Haut-Canada firent peu d’attention à la composition du Conseil Législatif, et dirigèrent leurs efforts pour obtenir une altération du Conseil Exécutif telle qu’elle pourrait être accordée sans aucun dérangement dans la balance constitutionnelle du pouvoir ; mais ils savaient bien que si une fois ils gagnaient possession du Conseil Exécutif et des hauts offices de la Province, le Conseil Législatif serait bientôt incapable d’offrir aucune résistance effective contre les réformes en contemplation.
C’est sur cette question de le responsabilité du Conseil Exécutif que la grande contestation s’est poursuivie longtemps entre le parti Officiel, et les Réformistes ; car le parti Officiel, comme tous les partis depuis longtemps en pouvoir, ne voulait pas