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circonstances plus favorables, il aurait été de mon devoir de recueillir, pour rendre clair et familier à tout le monde chaque point d’un état de choses sur lequel peu d’informations correctes et beaucoup de fausses ont eu cours jusqu’à présent en ce pays. Je ne puis donc que regretter qu’une telle diminution dans son efficacité ait été une conséquence nécessaire des circonstances dans lesquelles le rapport a été préparé. Je me flatte encore cependant que les matériaux que j’ai recueillis quoiqu’ils ne soient pas aussi amples que je l’aurais désiré, seront néanmoins trouvés suffisants pour mettre la législature impériale en état de former une décision saine sur les intérêts importants qui sort embrassés dans le résultat de ses délibérations.

Ces intérêts sont en vérité d’une importance considérable ; et de la marche que votre Majesté et votre Parlement adopteront, à l’égard des colonies de l’Amérique Septentrionale, dépendra l’avenir non seulement d’un million et demi de sujets de votre Majesté qui habitent maintenant ces provinces, mais de toute la population que ces vastes et fertiles territoires sont propres et destinés à contenir par la suite. Aucune partie du continent Américain ne possède de plus grandes ressources naturelles pour le maintien de populations nombreuses et florissantes. Une étendue presque illimitée du sol le plus riche est encore inculte, et peut être utilisé pour les fins de l’agriculture. On n’a encore à peine touché aux trésors de forêts inépuisables du meilleur bois d’Amérique, et des régions étendues des minéraux les plus précieux. Sur toute la ligne de la côte maritime, autour de chaque Isle, et dans chaque rivière, se trouvent les pêches les plus considérables et les plus riches du monde. Le meilleur combustible et la force motrice de l’eau la plus abondante se trouvent utilisables pour les fabriques de qualité commune, qui trouveront un marché facile et sûr. Le commerce avec les autres continents est favorisé par la possession d’un grand nombre de hâvres sûrs et spacieux ; et la conformation du pays en général présente la plus grande facilité pour toute espèce de communication par terre. On y trouve des matériaux en profusion pour l’industrie agricole, commerciale et manufacturière : il dépend de la décision actuelle du Parlement Impérial de déterminer au profit de qui ils seront exploités. Le pays qui a fondé et maintenu ces colonies au prix de beaucoup de frais pécuniaires et de sang, a droit d’attendre en retour que leurs ressources seront tournées au profit de sa population surabondante ; elles sont le patrimoine légitime du peuple Anglais, l’ample apanage que Dieu et la nature ont réservé dans le nouveau monde pour ceux à qui le sort n’a donné que des héritages in-