Page:Lambton - Rapport de Lord Durham.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
61

de Ministres, les Sous-Secrétaires (ou au moins l’un d’eux) et les autres Officiers subordonnés du département restent et tiennent leurs offices permanemment et que les Messieurs qui sont ainsi retenus peuvent facilement communiquer au supérieur des informations sur tous les sujets ; et on peut admettre que la connaissance de ce fait devrait diminuer la force des objections qui reposent sur d’autres fondements ; mais on ne peut se déguiser qu’il y a une impudence et une répugnance croissante chez les colons, surtout dans ces provinces étendues, de voir les mesures du gouvernement, soit qu’elles soient liées avec leur système général de gouvernement, de législation, ou de patronage, sous le contrôle de personnes, qui leur sont parfaitement étrangères, sans aucune responsabilité envers eux ou le Parlement Britannique, et qui peut-être devant leur office à la longueur de leurs services, ou autres causes semblables, ne sont pas regardés comme étant compétents (peut-être injustement) à conduire et diriger les mesures que ces colons considèrent comme étant d’une importance vitale. Ce sentiment est dû en grande partie à l’orgueil ; mais c’est un orgueil qui prend en source dans un sentiment honorable et louable, et qui accompagne toujours le respect de soi, le vrai patriotisme, et l’amour du pays, et pour cela il n’est pas à mépriser, et il ne faut pas essayer de le diminuer ni de le contrôler, s’il est possible de le faire. Mais l’imperfection qui existe dans le système de gouvernement colonial qui règne en Angleterre, est rendue plus apparente par le manque de cette confiance qui devrait être reposée dans les officiers distingués qui sont de temps en temps nommés Gouverneurs des différentes colonies, que par aucun autre fait qu’on puisse distinctement désigner. »

Je vais maintenant citer un seul exemple de ces maux, et je le choisis parce que c’est un exemple qui est arrivé à l’égard de la fonction la plus importante de l’Exécutif, savoir, son exercice de la prérogative législative de la Couronne, et parce que l’existence en a été admise par le présent Secrétaire d’État pour les Colonies dans les instructions à mon prédécesseur, Lord Gosford ; je veux parler de la réserve des bills à l’assentiment royal. La « réserve trop fréquente de bills » est un « grief, » dit sa Seigneurie, « à la réalité duquel mes recherches me portent à croire. » Et dans une partie subséquente de la même dépêche sa Seigneurie admet qu’en conséquence de cette cause il a été fait beaucoup de mal par le délai tout-à-fait inintentionnel à donner l’assentiment royal à des bills tout-à-fait sans objection, ayant pour objet la dotation de collèges par des personnes bienfaisantes. Sa Seigneurie décrit ce délai comme é-