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contestation qu’un exécutif sage aurait arrêté dès l’origine, en se soumettant à une responsabilité légitime, et qu’un peuple sage aurait cessé de presser lorsqu’il avait virtuellement atteint son but. Cette collision et les Vices de la constitution furent, de concert avec les querelles de races, les causes des maux que j’ai détaillés. Ce sera, j’espère, un sujet de félicitation permanente, que la dispute ait fini par la destruction de la constitution impraticable, qui causa la dispute ; et je ne puis non plus concevoir aucune ligne de conduite qui eût pu détruire aussi efficacement le système antérieur de maladministration, et déblayer le terrain pour des améliorations futures, que ce refus continu des subsides que fit l’assemblée dans son emportement. Il brisa à la fois ce système d’appropriations vicieuses des fonds publics, qui était le grand mal de la législation provinciale ; et il a laissé les abus de la colonie si longtemps sans aliment, qu’un gouvernement réformateur pourra ci-après travailler sur un sol non embarrassé.

Le résultat inévitable des animosités de race, et de la collision constante des différents pouvoirs de l’état que j’ai décrites, fut une désorganisation complète des institutions et du système administratif du pays. Je ne pense pas que je jette nécessairement le blâme sur mes prédécesseurs dans le Bas-Canada, ou que j’impugne les bonnes intentions que montra toujours clairement le gouvernement impérial envers toute classe et toute race dans la colonie, quand je dis qu’un pays qui a été agité par ces dissensions sociales et politiques, a souffert d’une mal-administration. Le blâme ne s’attache pas aux individus, mais au système vicieux qui a engendré les nombreux et profonds abus qui règnent dans chaque département du service public, et qui constituent les vrais griefs du pays. Ces griefs sont communs à tout le peuple du Bas-Canada ; et ce n’est pas une race ou un parti seulement, qui souffre de leur existence ; ils ont arrêté la prospérité et compromis la sécurité de tous ; quoique, sans aucun doute, les intérêts que le mauvais gouvernement a le plus retardés, sont les intérêts Anglais. Depuis les plus hauts jusqu’aux plus bas officiers du gouvernement exécutif, il n’y a aucun département important, dans toute la province, organisé de manière à agir vigoureusement et complètement et chaque devoir qu’un gouvernement doit à ses sujets est imparfaitement rempli.

Le système défectueux d’administration dans le Bas-Canada, commence à la source même du pouvoir et l’efficacité du service public souffre dans son entier, du manque total dans la colonie