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les partis, en conséquence des événements qui se passèrent dans la dernière session du Parlement Britannique. Je ne fais pas maintenant allusion aux Canadiens Français, mais à la population Anglaise des deux provinces. On trouve une ample preuve de ces sentiments dans les adresses qui me furent présentées de toutes les parties des colonies de l’Amérique Septentrionale, et que j’ai insérées dans l’appendice à ce rapport. Mais, toutes fortes qu’étaient les expressions de regret et de désappointement à l’égard de la destruction soudaine des espérances que les Anglais avaient entretenues de voir se terminer promptement et d’une manière satisfaisante l’état de confusion et d’anarchie dont ils souffraient depuis si longtemps, elles deviennent insignifiantes, comparées au danger provenant des menaces de séparation et d’indépendance, qu’on me rapporta de tous les quartiers se proférer ouvertement et généralement. Je réussis heureusement à calmer cette irritation pour le temps, en dirigeant l’esprit public vers la perspective des remèdes que la sagesse et la bienveillance de votre Majesté porteront naturellement votre Majesté à sanctionner, lorsqu’ils seront présentés à la considération de votre Majesté. Mais les bons effets produits par la responsabilité que j’assumai seront détruits, tous ces sentiments se réveilleront avec une violence redoublée, et le danger deviendra incommensurablement plus grand, si ces espérances sont une fois frustrées, et si la Législature Impériale manque d’appliquer un remède immédiat et final à tous les maux dont les sujets de votre Majesté en Amérique se plaignent, et dont j’ai donné tant de preuves.

Pour ces raisons je sollicite instamment l’attention de votre Majesté à ce rapport. C’est le dernier acte de l’accomplissement loyal et conscientieux des hauts devoirs qui me furent imposés par la commission qu’il plût gracieusement à votre Majesté de me confier. J’espère humblement que votre Majesté le recevra favorablement, et croira qu’il a été dicté par le sentiment le plus dévoué de loyauté et d’attachement envers la personne et le trône de votre Majesté, par le sentiment le plus fort du devoir public, et par le désir le plus vif de perpétuer et raffermir la connexion entre cet empire et les colonies de l’Amérique Septentrionale, qui formeraient alors un des plus brillants ornements de la Couronne Impériale de votre Majesté.

Le tout humblement soumis à votre Majesté.
DURHAM.

Londres, 31 Janvier, 1839.