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Dans ces vues, je recommanderais, sans hésiter, l’adoption immédiate d’une union législative générale de toutes les provinces britanniques de l’Amérique du Nord, si le cours régulier du gouvernement était suspendu ou mis en danger dans les provinces inférieures, et si la nécessité de l’adoption prompte d’un plan pour leur gouvernement, sans égard à elles, était une matière d’urgence, ou s’il était possible de remettre d’adoption d’une telle mesure à l’égard des Canadas jusqu’à ce que le projet d’une union pût être référé aux législatures des provinces inférieures. Mais l’état de la province du Bas-Canada, quoiqu’il justifie la proposition d’une union, ne rendrait pas la mesure agréable ou même juste, de la part du parlement, si elle était mise à exécution sans la leur référer, pour obtenir le consentement du peuple de ces colonies. Bien plus, l’état des deux Canadas est tel, que ni les sentiments des parties intéressées, ni l’intérêt de la couronne, ni celui des colonies elles-mêmes, ne permettront pas qu’une seule session, ou même une grande partie d’uns session du parlement se passe, sans que la législature impériale n’en vienne à une décision finale quant aux baes sur lesquelles elle se propose de fonder le gouvernement futur de ces colonies.

Dans les circonstances actuelles, les conclusions auxquelles les considérations ci-dessus me font venir, sont qu’il ne doit pas être perdu de temps de proposer au parlement un bill pour rappeler l’acte de la 31. Geo. III, pour rétablir l’union des Canadas sous une même législature, et les constituer en une seule et même province.

Le bill devrait pourvoir au cas où quelques unes des autres colonies de l’Amérique du Nord désireraient, sur la demande de la législation, et avec le consentement de la Législature Unie des deux Canadas, être admises dans l’Union d’après les conditions qui pourraient être réglées entre elles.

Comme la simple amalgamation des Chambres d’Assemblée des deux provinces ne serait pas prudente, si on ne donnait pas à chacune la partie de la représentation qui lui est due, on devrait nommer une commission parlementaire pour faire les divisions électorales, et déterminer le nombre des membres à élire sur le principe de donner la représentation, autant que possible, en proportion de la population. Je suis opposé à tous les plans qui ont été proposés pour donner un nombre égal de membres aux deux provinces, afin d’atteindre le but temporaire de surpasser en nombre les Français, parce que je pense que l’on peut obtenir le même objet sans aucune violation des principes de la repré-