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ne suis pas dans l’erreur, il y en a six, savoir : le Haut et le Bas-Canada, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, l’Isle du Prince-Édouard et le Cap-Breton. Permettez-moi aussi de vous prier de me donner la proportion dans laquelle vous pensez que les trente membres de l’assemblée représentative devraient être élus par chaque province ; et enfin, si vous ne penseriez pas que deux lieutenants-gouverneurs, avec deux conseils exécutifs, seraient suffisants pour le gouvernement exécutif du tout, savoir : un pour les deux Canadas, et l’autre pour la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, en y comprenant les petites dépendances du Cap Breton et de l’Isle du Prince-Édouard : le premier résiderait à Montréal, et le dernier dans tel endroit qui serait considéré comme le plus central pour les deux provinces, soit à Annapolis ou à Windsor. Mais dans tous les cas, si vous pensiez que quatre gouvernemens exécutifs et quatre conseils exécutifs fussent nécessaires, je présume qu’il ne peut exister d’objection à ce que les deux petites isles du golfe St. Laurent soient réunies à la Nouvelle-Écosse. Croyez que je suis toujours, avec des sentimens de la plus grande amitié, mon cher Sewell, votre etc. etc.

(Signé) « EDWARD. »

Je ne connais qu’une seule difficulté dans ce projet d’une union ; et elle résulte de l’aversion que quelques-unes des provinces inférieures pourraient avoir à transférer les pouvoirs de leurs législatures actuelles à celle d’une union. Cette objection viendrait, je suppose, de ce qu’elles n’aimeraient pas à abandonner le contrôle immédiat qu’elles ont maintenant sur les revenus par lesquels sont défrayées leurs dépenses locales. J’ai donné un tel aperçu des maux qui résultent de ce système, qu’on ne doit pas s’attendre à ce que j’admette, que ce qui pourrait intervenir dans ce système puisse être une objection à mon plan. Je pense, cependant, que les provinces auraient raison de se plaindre, si ces pouvoirs locaux, de dépenser les revenus pour des objets locaux étaient ôtés aux assemblées provinciales, pour les mettre à la disposition d’une législation générale. Toutes les mesures devraient, dans mon opinion, être prises pour prévenir qu’un tel pouvoir tombât dans les mains de la législature de l’union. Pour prévenir cela, je préférerais que les assemblées provinciales fussent retenues avec les pouvoirs municipaux seulement. Mais il serait mieux sous le rapport de l’efficacité et de l’économie, que ce pouvoir fût placé dans des corps municipaux de districts plus petits, et la formation de tels corps serait, dans mon opinion, une partie essentielle d’une union durable et complète.