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vrait être fait, non pu entre deux, mais entre plusieurs des provinces. Le chemin passerait dans trois de ces provinces ; et le Haut-Canada où le chemin ne passerait pas, serait en réalité plus intéressé dans sa confection qu’aucune autre des provinces où il passerait. Les colonies n’ont aucun centre commun, où des arrangemens pourraient être faits, excepté dans le bureau colonial à Londres ; et les détails d’un plan semblable auraient été discutés dans l’endroit même où les intérêts des parties pourraient le moins être justement et pleinement représentés, et où on trouve le moins les connaissances locales nécessaires pour un semblable objet. L’accomplissement d’une voie de communication convenable entre Halifax et Québec, produirait de telles relations entre ces deux provinces, que cela rendrait une union générale d’une nécessité absolue. — Plusieurs explorations qui ont été faites prouvent qu’un chemin de fer serait parfaitement praticable dans toute la longueur du chemin. Les dépenses et les difficultés de faire des chemins de fer, dans l’Amérique du nord, n’entrainent nullement les dépenses excessives des chemins ordinaires que l’on fait en Europe. L’opinion générale dans les États-Unis paraît être que les fortes neiges et les froids sévères de ce continent ne retardent que bien peu, et n’arrêtent pas les voyages sur ces chemins ; et si je suis bien informé, le chemin de fer d’Utica, dans la partie nord de l’état de New-York, est en opération pendant tout l’hiver. Si cette opinion est correcte, un chemin de fer entre Halifax et Québec, changerait entièrement quelques-uns des traits les plus caractéristiques des Canadas. Au lieu d’être renfermés faute d’une communication directe avec l’Angleterre pendant la moitié de l’année ; ils jouiraient d’une communication beaucoup plus certaine et plus prompte en hiver qu’en été. Le passage d’Irlande à Québec ne serait que de dix à douze jours, et Halifax serait le grand port par lequel se ferait une grande partie du commerce et par où passeraient les passagers pour toutes les parties de l’Amérique britannique du nord. Mais en supposant même que cette perspective brillante soit telle que nous ne puissions pas compter sur sa réalisation, je puis dire, que l’on ne propose pas d’ouvrir ce chemin sans des espérances bien fondées qu’il deviendra un moyen de communication importante entre le Haut-Canada, et les provinces inférieures. Dans tous les cas, l’entretien de ce chemin, et la manière dont le gouvernement est administré dans les différentes provinces ne sont-ils pas des sujets d’intérêt commun à toutes les provinces ! Si le grand canal naturel du St. Laurent, donne aux populations qui habitent dans aucune partie de son bassin un in-