Page:Lambton - Rapport de Lord Durham.djvu/194

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191

me, pour l’administration de la justice, l’union remédierait immédiatement aux besoins qui existent dans toutes les Provinces, en facilitant l’organisation d’un tribunal d’appel pour toutes les Colonies de l’Amérique du Nord.

Mais les intérêts communs qui existent déjà entre toutes ces provinces sont petits en comparaison de ceux qui existeraient certainement en conséquence d’une union, et la grande découverte de l’art moderne, qui par tout le monde, et encore plus dans les États-Unis qu’ailleurs, a entièrement changé les moyens de communication entre les pays éloignés, mettra toutes les colonies de l’Amérique dans des relations promptes et permanentes les unes avec les autres. Le succès de la grande expérience de la navigation par la vapeur pour traverser l’Atlantique, montre la perspective d’une prompte communication avec l’Europe, qui influera considérablement sur l’état futur de ces provinces. Dans une dépêche qui ne parvint en Canada qu’après mon départ, le secrétaire d’état m’informait de la détermination du gouvernement de votre majesté d’établir une communication par la vapeur entre la Grande-Bretagne et Halifax, et me requit de donner mon attention à l’ouverture d’un chemin entre ce port et Québec. J’aurais été très-heureux, si je fus demeuré dans la province, de promouvoir par tous les moyens en mon pouvoir, un objet si désirable : et l’absence de toutes les restrictions ordinaires sur mon autorité comme gouverneur-général, m’ayant donné les moyens d’agir avec efficacité et de concert avec les divers gouvernemens provinciaux, j’aurais pu me mettre en état de faire quelque chose à ce sujet. Maie je ne puis point démontrer plus fortement les maux qui résultent du manque actuel d’un gouvernement général pour ces provinces, qu’en faisant allusion aux difficultés qui arriveraient certainement, sous l’organisation passée et actuelle des autorités législatives et exécutives dans les différentes provinces, pour mettre ce plan à exécution. Car les différentes colonies n’ont pas plus de moyens de se concerter les unes avec les autres pour les travaux publics communs qu’avec les États-Unis de l’union. Elles sont les unes vis-à-vis des autres dans la position d’états étrangers, et d’états étrangers n’ayant ensemble aucune relation diplomatique. Les gouverneurs peuvent correspondre les uns avec les autres ; les législatures peuvent passer des lois pour un intérêt général dans les différentes localités, mais il n’existe aucun moyen de régler promptement et satisfactoirement les détails de ces mesures, concurremment avec les différentes parties. Et, dans cette occasion, on doit se rappeler que la communication et le règlement final de-