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le poids que le corps représentatif des Provinces-Unies aurait sur le gouvernement et la législature Impériale.

Mais convaincu que je suis qu’un résultat aussi désirable serait assuré par l’union législative des deux Provinces, je suis porté à aller plus loin, et à demander si on n’atteindrait pas plus facilement tous ces résultats en étendant cette union législative à toutes les Provinces Britanniques de l’Amérique du Nord ; et si les avantages que j’anticipe par l’union de deux de ces Provinces, ne pourraient pas, ou ne devraient pas en justice, être accordés à toutes. Une telle union mettrait décidément fin à toutes les querelles de races ; elle mettrait toutes les provinces en état de coopérer pour tous les objets d’un intérêt commun et, par dessus tout, elle formerait un peuple grand et puissant, qui posséderait les moyens de s’assurer un bon gouvernement responsable pour lui-même, et qui sous la protection de l’empire Britannique, pourrait sous un certain rapport contrebalancer l’influence croissante, et prépondérante des États-Unis sur le continent de l’Amérique. Je ne crains pas qu’une législature coloniale aussi puissante et aussi indépendante désirât abandonner sa liaison avec la Grande-Bretagne. Au contraire, je croie que l’exemption indue pratique d’une intervention qui serait le résultat d’un tel changement, renforcerait les liens actuels de sentimens et d’intérêts, et que la liaison deviendrait de plus en plus permanente et avantageuse, vû qu’il y aurait plus d’égalité, de liberté et d’indépendance locale.

Mais à tout événement, notre premier devoir est d’assurer le bien-être de nos compatriotes dans les Colonies ; et si dans les décrets cachés de cette sagesse qui gouverne le monde, il est écrit, que ces Colonies ne doivent pas toujours faire partie de l’empire, nous devons à notre honneur de veiller à ce que, lorsqu’elles se sépareront de nous, elles ne soient pas le seul pays sur le continent de l’Amérique, dans lequel la race anglo-saxonne sera incapable de se gouverner elle-même.

Je suis en vérité, si éloigné de croire que l’accroissement de pouvoir et le poids qui serait donné à ces Colonies par une union mettrait en danger leur connexion avec l’empire, que je considère cette mesure comme le seul moyen d’entretenir un sentiment national qui contrebalancerait efficacement toutes tendances qui peuvent maintenant exister pour une séparation. Aucune société composée d’hommes libres et intelligents, ne se contentera d’un système politique, qui la mettrait, parce que cela mettrait son pays, dans une position inférieure à ses voisins. Le Colon de la Grande-Bretagne est, il est vrai, lié à un grand empire ; et la gloire de son histoire, les