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ne s’attendait pas à arriver chez lui avant le lendemain au soir. Toute légère que fût sa charge, il m’assura qu’il avait eu à décharger plusieurs fois en tout ou en partie, et, après avoir fait passer son waggon à travers les marécages, à chercher un chemin dans le bois où les marécages, ou les coulées étaient praticables, et à porter les sacs sur son dos et à les replacer dans son waggon. Supposant que les services de cet homme et de sa voiture valussent deux piastres par jour, les frais de transport seraient de 20 piastres. Comme le frêt du blé de Toronto à Liverpool (Angleterre) est un peu moins de 2s. 6d. le minot, il s’en suit qu’une personne vivant dans cette cité pourrait avoir le même blé moulu sur les bords du Mersey, et la farine et le son à elle remis, à beaucoup moins de frais qu’il n’en faudrait pour le transporter des profondeurs de Warwick à Westminster et le retour — distance de moins de 90 milles. Depuis 1834, il a été bâti un moulin à farine dans Adélaïde, le township voisin, lequel est d’un grand avantage pour les colons de Warwick ; mais les gens dans plusieurs parties de la province souffrent beaucoup par la même cause. »

M. Rankin, député arpenteur, dit : « Le système de concéder de grandes étendues de terres à des individus qui n’avaient pas l’intention de s’y établir a tendu à retarder la prospérité du pays en séparant les concessionnaires résidants, et en rendant plus difficile, et assez souvent impossible l’ouverture des chemins nécessaires. Cela a eu de plus l’effet de tenir les marchés plus éloignés et plus précaires. Ces inconvénients se font si gravement sentir, qu’ils ont fait abandonner des établissements déjà formé. Je puis citer comme exemple, le township de Rama où les colons après un essai de trois années, furent forcés d’abandonner leurs améliorations. Dans le township de St. Vincent presque tous les meilleurs habitants ont abandonné leurs fermes par la même cause. Il y a eu des exemples nombreux où quoique les établissements n’aient pas été tout-à-fait abandonnés, les meilleurs habitants ont laissé leurs fermes, après plusieurs années de vains efforts contre les difficultés que j’ai décrites. » Ce témoin fut pendant 10 ans employé par le gouvernement en qualité de député-arpenteur dans le Western District, que j’ai déjà décrit comme étant le meilleur pays à grain de l’Amérique Septentrionale, dit que « les neuf dixièmes des terres concédés par le gouvernement dans ce district sont encore dans un état inculte. »

Pour démontrer la même chose quant à ce qui regarde le Bas-Canada, je renverrai au témoignage du Commissaire des terres de la Couronne, de M. Kerr, du Député-Maître Général de la Poste