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qu’ils sont très nombreux. Je ne puis, d’après ma propre expérience, citer que deux remèdes pour remédier jusqu’à un certain point à ces défauts ; l’un est de tirer de nouveau les lignes des divers townships ; l’autre un acte pour assurer la paisible possession comme on a fait ci-devant dans d’autres provinces. Je crains que le tirage des lignes des townships ne produisit guère d’autre bien que celui d’exposer les erreurs. » M. Kerr dit — « On comprend généralement que les arpentages dans beaucoup de townships sont très inexacts ; et beaucoup d’arpentages se sont trouvés tels. J’avais entre les mains ces jours-ci une patente pour quatre lots dans le township d’Inverness, trois desquels n’existaient pas, des lots avaient été concédés au capitaine Skinoer. Il fut décidé que trois des lots n’existaient pas ; et j’en reçus compensation dans un autre township. On a découvert une grande erreur dans l’arpentage primitif du townships de Leeds. L’inexactitude des arpentages est tout-à-fait une matière de certitude. Je pourrais citer un nombre de townships, Milton, Upton, Oxford, Shefford, etc. où l’inexactitude a été découverte. On a éprouvé de l’inconvénient de l’inexactitude des arpentages ; mais le mal ne fait que commencer à se faire sérieusement sentir. À mesure que l’établissement du pays avancera, et que la terre acquerra plus de valeur, il devra en résulter de grands inconvénients sous la forme de questions devenues interminables, et c’est ce que savent tant de gens, qu’ils refusent de vendre avec garantie de titre ? »

Je puis ajouter généralement que j’ai trouvé le département de l’arpentage dans le Bas-Canada si entièrement ineffectif dans sa constitution, qu’il n’est susceptible d’aucune amélioration avantageuse ; et qu’en conséquence je me suis abstenu de m’en occuper, espérant que toute la régie future des terres publiques sera placée sur un nouveau pied, propre à remédier à ce mal, comme à tous les autres du présent système.

Il est un autre de ces maux qui demande à être mentionné ici. Dans les États-Unis, le titre d’une terre achetée du gouvernement s’obtient immédiatement et sûrement en payant le prix d’achat. Dans toutes les colonies britanniques, il y a plus ou moins de formalités inutiles à remplir et, en conséquence, de délais à souffrir avant de se procurer un titre complet à une terre qui a été payée. Le Docteur Baldwin, parlant du Haut-Canada, dit : — « Je ne sache pas qu’il y ait eu un sujet de plaintes plus constant de la part des individus contre le gouvernement que les délais de bureau, surtout en ce qui concerne la concession des terres. Il m’est arrivé fréquemment, et à d’autres aussi, je le crois, que dans le temps qu’-