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et éclairé ; et les sympathies des amis de la réforme se portent naturellement du côté de la saine amélioration que la minorité Anglaise essaya en vain d’introduire dans les lois vieillies de la Province.

Cependant même sur les questions qui avaient été récemment les sujets saillants de dispute entre les deux partis, il est difficile de croire que l’hostilité des races était l’effet, et non la cause, de la pertinacité de l’insistance ou de la résistance à l’égard des réformes désirées.

Les Anglais se plaignaient du refus de l’assemblée d’établir des bureaux d’enregistrement, et de commuer la tenues féodale ; et cependant ce fut parmi les chefs anglais les plus habiles et les plus influents que je trouvai quelques-uns des adversaires des deux réformes proposées. Les chefs des Français s’empressaient de désavouer chez eux toute hostilité à ces réformes. Plusieurs d’entre eux représentèrent la répugnance que l’assemblée avait montrée à s’occuper de ces questions, comme le résultat de l’influence extra ordinaire que M. Papineau exerçait sur ce corps ; on expliquait son opposition par quelques préjugés particuliers d’éducation et de pratique professionnelle, que peu de ses compatriotes partageaient avec lui ; on démit que même son influence n’aurait pas empêché ces questions d’être favorablement accueillies par l’assemblée si elle se fut jamais réunie ; et je reçus des assurances de dispositions favorables à leur égard, qui, je dois le dire, étaient beaucoup en contradiction avec la répugnance que les notabilités du parti montrèrent à coopérer avec moi dans les tentatives que je fis subséquemment pour effectuer ces mêmes objets. En même temps que les principaux hommes du parti français se rendaient ainsi sujets à l’imputation d’une opposition timide ou rétrécie à ces améliorations, la masse de la population française, qui souffre immédiatement des abus du système seigneurial, montra sous toutes les formes possibles, son hostilité à l’état de choses que leurs chefs avaient maintenu avec tant d’obstination. Il y a tout lieu de croire qu’un grand nombre des paysans qui combattirent à St-Denis et à St-Charles, s’imaginèrent que le principal résultat du succès, serait l’abolition des dîmes et des charges féodales ; et dans la déclaration d’indépendance que le Dr Robert Nelson émana, deux des objets de l’insurrection étaient énoncés être l’abolition des tenures féodales et l’établissement de bureaux d’enregistrement. Lorsque je remarque ces inconstances de conduites parmi les adversaires et les approbateurs de ces réformes ; lorsque je considère que leur acquisition était empêchée par le moyen des censitaires, les personnes