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chat comptant. Lord Aylmer là-dessus autorisa M. Felton à continuer la pratique antérieure, et on a compris qu’il fit rapport de la circonstance au gouvernement impérial. Cela se passa en 1832, et le système à long crédit sans intérêt continua à être suivi jusqu’à la réception de la dépêche de Lord Glenelg de 1837, qui requit que le paiement fût fait argent comptant lors de la vente. »

J’ai déjà fait remarquer l’importance de l’arpentage exact des terres publiques. Sans cela il ne saurait y avoir de sécurité dans la propriété des terres, ni de certitude même quant à la situation ou aux bornes des héritages marqués sur les cartes ou nommés dans les titres. « Dans la Nouvelle-Écosse, » dit l’Arpenteur-Général actuel, « il y a eu un grand nombre de procès par suite de l’inexactitude des bornes. » M. McKenzie, dessinateur dans le bureau de l’arpenteur-général à Halifax, qui est aussi employé à conduire les arpentages sur le champ, dit « qu’il lui a été impossible de faire des arpentages exacts à cause de l’inexactitude de la délimitation des premiers lots de terre, d’après lesquels il est obligé de mesurer, et aussi par suite de ce que les arpentages sont inexactement faits par des personnes incapables. Il arrive aussi souvent que des terres concédées n’ont jamais été arpentées ni bornées du tout. L’état actuel des mesurages est insuffisant et nuisible à l’établissement des bornes. » « Au Nouveau-Brunswick, » dit l’arpenteur général, « il n’a pas été fait d’arpentage de la province, et les mesurages des anciennes terres sont très inexacts, et montrent des erreurs et des collisions dont on n’aurait pu supposer l’existence. Il est arrivé fréquemment que les mêmes lots ont été concédés plusieurs fois. Je pense que ce système est pernicieux, et qu’il entraînera par la suite des torts considérables. La pratique ordinaire ne peut assurer aux colons sur la paisible possession des terres, à moins de soins et de frais au dessus des moyens d’un pauvre colon. » Dans le Haut-Canada, M. Radenhurst avance que « les arpentages dans toute la province sont généralement très inexacts. Cette inexactitude est venue d’abord du manque de personnes capables, et de la négligence avec laquelle les arpentages ont été faits. Dernièrement la pratique introduite par Sir Peregrine Maitland, malgré les représentations de l’arpenteur-général sur les résultats qui proviendraient de donner les arpentages à toute personne disposée à les entreprendre moyennant une certaine quantité de terre, a produit une négligence et une inexactitude extrême. Les arpenteurs ne firent que passer à la hâte dans les townships, et firent comme de raison des mesurages qui se trouvent très inexacts sur le terrain. Il y a