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gouvernement de la métropole à l’égard de ces réclamants ont été frustrées par l’exécutif local.

Il paraît à Son Excellence que les intentions du Prince Régent, en ordonnant qu’il fut distribué des terres aux officiers et soldats de milice qui avaient servi avec autant de loyauté que de bravoure pendant la dernière guerre américaine, étaient, en partie, d’avancer le défrichement des terres et conséquemment la prospérité de la province, mais, principalement, il ne peut y avoir aucun doute, de conférer à ces hommes aussi braves que loyaux quelque récompense extraordinaire pour les privations et les dangers auxquels ils n’avaient pas hésité à s’exposer pour la défense du pays. Son Excellence est convaincue que ni l’un ni l’autre résultat, n’a été obtenu, si ce n’est à un degré si faible qu’il ne vaut presque pas la peine qu’on en parle. Mais le gouverneur-général aperçoit, d’un autre côté, qu’il a été obtenu, dans la grande majorité des cas, des résultats directement opposés à ceux que le gouvernement de la métropole avaient en vue. Les délais et les obstacles officiels, interposés entre les miliciens réclamans et les octrois auxquels ils avaient droit ; l’impossibilité, dans bien des cas, de jamais obtenir un octroi, après les difficultés et les délais les plus vexatoires ; le mode d’assigner les lots de manière que l’octroi, lorsqu’il était obtenu, ne valait souvent rien du tout, et valait rarement les frais et la peine de l’obtenir ; la nécessité d’employer et de payer des agens familiarisés avec les labyrinthes des départements des terres de la couronne et de l’arpenteur-général ; les frais, l’incertitude et le trouble harrassant qui accompagnaient la poursuite d’une telle réclamation ; toutes ces circonstances, dont Son Excellence est forcée de croire que les bureaux publics étaient seuls à blâmer, ont eu l’effet, elle en est convaincue, dans la majorité des cas, de convertir ce qui dans l’intention du Prince Régent était un bienfait, en un tort positif pour les miliciens. On assure que les miliciens, comme on aurait pu le prévoir, ont vendu leurs droits, souvent pour une bagatelle, à des spéculateurs sur les terres qui n’ont jamais eu l’intention de s’établir sur les octrois, et qui ont, pour la plupart, tenu les terres en non-valeur, frustrant ainsi la seule autre intention dans laquelle le gouvernement de la métropole a pu se déterminer à faire ces octrois. D’après des examens soigneux des témoignages obtenus à ce sujet, d’hommes en place aussi bien que d’autres, Son Excellence est conduite à donner son entière adhésion à cette partie du rapport du commissaire où il est dit ; « qu’il y a eu le maximum de préjudice à la province avec le minimum de bénéfice aux miliciens. »