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posés suivants feront voir jusqu’à quelle étendue le mal a été poussé, et quelles en ont été les conséquences préjudiciables.

Par les retours officiels qui accompagnent ce rapport, il appert que sur environ 17,000,000 d’acres compris dans les divers districts du Haut-Canada, il n’en reste pas maintenant 1,600,000 acres à concéder, et ce chiffre comprend 450,000 acres de réserve pour les chemins, laissant moins de 1,203,000 acres à concéder ; et sur ce résidu, il faudra prendre 500,000 pour satisfaire aux réclamations pour concessions de terres fondées sur des promesses du gouvernement. À l’avis de M. Rudenhurst, qui remplit réellement les fonctions d’arpenteur-général, les 700,000 acres qui restent, consistent en plus grande partie de terre inférieure en qualité ou en position. On peut donc presque dire, que le gouvernement a aliéné toutes les terres du Haut-Canada. Dans le Bas-Canada, sur 6,169,693 acres dans les Townships arpentés, près de 4,000,000 d’acres ont été concédés ou vendus ; et il existe des réclamations indisputables auxquelles il reste à satisfaire pour environ 500,000 acres. Dans la Nouvelle-Écosse il a été concédé près de 6,000,000 d’acres, et l’arpenteur-général est d’avis qu’il n’y a que le huitième environ des terres qui restent à la couronne, ou 300,000 acres, qui est propre à la culture. L’Isle entière du Prince-Édouard, environ 1,400,000 acres fut aliénée en un seul jour. Dans le Nouveau Brunswick il a été concédé ou vendu 4,400,000 acres, laissant à la couronne environ 11,000,000, dont 5,500,000 sont considérés propres à être établis immédiatement.

Des terres octroyées dans le Haut et le Bas-Canada, plus de 3,000,000, d’acres consistant en « réserves du clergé, » étant pour la plupart des lots de 200 acres chacun, répartis à des intervalles réguliers sur toute l’étendue des Townships, et restant à peu d’exceptions près, encore entièrement incultes. Les maux résultant du système de réserver des terres pour le clergé sont devenus notoires même en ce pays, et il règne, je crois, une opinion générale ici, que non seulement on a renoncé à ce système, mais qu’il a été adopté des mesures curatives. Cette opinion est incorrecte sur les deux points. Dans tous les nouveaux Townships dans les deux provinces, on fait encore, comme auparavant, les réserves pour le clergé ; et l’acte du Parlement Impérial qui permet la vente des réserves du clergé, ne s’applique qu’à un quart du total. Le comité spécial de la chambre des communes sur le gouvernement civil du Canada, fit rapport en 1828, que « ces terres réservées comme elles sont maintenant distribuées par tout le pays, retardent plus qu’aucune autre circonstance l’avancement de la colonie, éparses qu’elles sont dans des parties séparées de chaque Townships, et séparant les terres occupées par des colons résidents, qui n’ont aucun moyen de percer des chemins à travers les bois et les marécages qui les séparent ainsi de leurs voisins. » Cette description est parfaitement applicable à l’état présent des choses. Il n’a été en aucune manière perceptiblement remédié à ce mal.

Le système des réserves du clergé fut établi par l’acte de 1791, communément appelé l’Acte Constitutionnel, qui ordonna que, dans tous les