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ration sont découragés en autant que le peuple de la colonie et celui de la mère-patrie, ont privée de toute confiance dans la permanence d’aucun système, et d’une connaissance familière d’aucune des méthodes temporaires. Il serait facile de citer beaucoup d’autres exemples de l’influence du gouvernement dans cette matière. Je n’en citerai qu’un de plus ici. Si la disposition des terres se fait avec partialité, avec faveur, à des personnes ou classes particulières, le résultat certain est l’aigreur de tous ceux qui ne profitent pas d’un tel favoritisme (le nombre le plus grand de beaucoup comme de raison) et par suite la dépopularisation générale du gouvernement.

Sous des suppositions contraires à celles qui précèdent, on aura les meilleurs effets au lieu des pires ; une quantité constante et régulière de terre à concéder en proportion convenable aux besoins d’une population croissante par les naissances et l’immigration ; tous les avantages auxquels les facilités de transport et de communication sont essentielles ; la certitude des limites et la sécurité des titres de propriété des terres : les plus grandes facilités à en acquérir une quantité convenable ; les plus grands encouragements à l’établissement et à l’immigration ; les progrès les plus rapides du peuple en aisance matérielle et en avancement social, et un sentiment général d’obligation envers le gouvernement. Quel contraste présente les deux tableaux ! Ni l’un ni l’autre n’est trop forcé en couleurs ; et un simple coup d’œil jeté sur l’un et l’autre suffit pour montrer que dans les colonies d’Angleterre dans l’Amérique Septentrionale, comme dans les États-Unis, la fonction de l’autorité la plus féconde, en conséquences bonnes ou mauvaises, a été la disposition des terres publiques.

Ayant avant mon départ d’Angleterre conçu le sentiment de la grande importance de ce sujet, et nourrissant l’espoir fondé sur le succès très remarquable d’une nouvelle méthode de disposer des terres publiques dans les colonies Australiennes de votre majesté, que je pourrais recommander des réformes avantageuses dans les provinces de l’Amérique Septentrionale, j’eus le soin d’instituer une enquête tout-à-fait complète, sur tout le sujet en général et dans ses détails. Et je fus d’autant plus disposé à le faire, que pendant qu’une enquête faite par un comité spécial de la Chambre des Communes en 1836 fournissait des renseignements abondants sur le sujet, quant à la plupart des parties de l’empire colonial de votre majesté, les provinces de l’Amérique Septentrionale avaient été spécialement exclues de cette enquête ; et je ne pouvais obtenir en Angleterre aucuns renseignements authentiques, ou au moins suffisants, sur la disposition des terres publiques dans aucune d’elles. — Peu de temps après mon arrivée au Canada, je vis plus clairement que jamais, l’expédience d’une enquête approfondie sur le sujet. Une croyance commune sur la grande étendue de mes pouvoirs fit revivre des