moyens incertains et tardifs de communication entre Québec et cette Isle, ont fait probablement que je n’ai reçu aucune communication sur ce sujet non plus que sur d’autres, jusqu’après mon arrivée en Angleterre, que je reçus une adresse exprimant du regret sur mon départ.
Je ne connais donc rien sur l’état des choses à Terreneuve, si ce n’est que la collision coloniale ordinaire entre le corps représentatif d’un côté, et l’exécutif de l’autre, y existe et cela depuis longtemps ; que les représentants n’ont aucune influence sur la composition ou les procédés du gouvernement exécutif ; et que la dispute s’y poursuit maintenant comme en Canada, par des accusations parlementaires contre divers officiers publics d’un côté, par des prorogations de l’autre. Je suis porté à croire que la cause de ces maux se trouve dans les mêmes vices constitutionnels que j’ai signalés dans le restant des colonies de l’Amérique Septentrionale. S’il est vrai qu’il existe dans cette Isle un état de société qui empêche que tout le gouvernement local ne soit entièrement laissé aux habitants, je crois qu’il serait beaucoup mieux d’incorporer cette colonie avec une plus grande société, plutôt que d’essayer de continuer l’essai actuel de la gouverner par une collision constante de pouvoirs constitutionnels.
DISPOSITION DES TERRES PUBLIQUES–ÉMIGRATION.
J’ai mentionné l’importance particulière qu’on attache dans les sociétés nouvellement établies, aux travaux propres à créer et améliorer les moyens de communication. Mais dans ces sociétés, et surtout lorsqu’une petite proportion seulement de la terre est occupée par des habitants, il y a encore un sujet plus important d’intérêt public. Je veux parler d’une opération du gouvernement qui a une influence des plus puissantes sur le bonheur des individus, et les progrès de la société vers la richesse et la grandeur. Je parle de la disposition par le gouvernement des terres du nouveau pays. Dans les anciens pays une pareille chose n’occupe jamais l’attention publique ; dans de nouvelles colonies, établies sur un territoire fertile et étendu, c’est un objet du plus haut intérêt pour tous et la première affaire du gouvernement. On peut presque dire que tout dépend de la manière dont cette affaire est conduite. Si les terres ne sont pas accordées aux habitants et aux nouveaux venus d’une main libérale, la société endure les maux d’un vieil état trop peuplé avec en outre les inconvénients qui appartiennent à un pays non cultivé. Ils sont pressés faute de place même au milieu du désert, ils ne peuvent choisir les sols les plus fertiles et les situations les plus favorables, et on les empêche de cultiver de