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constitue la valeur d’un nouvel établissement. » Mais l’indication la plus frappante de l’état arriéré de ces provinces se trouve dans le chiffre de la population. Ces provinces qui sont au nombre des plus anciennement établies sur le continent de l’Amérique Septentrionale contiennent près de 30 000 000 d’acres, et une population estimée au plus haut, à pas plus de 365 000 âmes, ce qui ne donne qu’un habitant pour 80 acres. Dans le Nouveau-Brunswick, sur 16 500 000 acres, on estime qu’au moins 15 000 000 sont cultivables ; et la population n’étant pas estimée à plus de 140 000, il n’y a pas un habitant pour 100 acres de terre cultivable.

C’est un trait singulier et bien triste dans la condition de ces provinces, que les ressources qui profitent si peu à la population de la Grande-Bretagne, sont exploitées avec plus d’avantage par les habitants entreprenants des États-Unis. Tandis que l’émigration de la province est considérable et constante, les fermiers aventureux de la Nouvelle-Angleterre traversent la frontière et vont occuper les meilleures terres cultivables. Les pêcheurs entrent dans nos baies et rivières, et dans quelques cas monopolisent les occupations de nos propres compatriotes qui restent sans emploi, et une grande partie du commerce de St. Jean est entre leurs mains. Non seulement cela se fait par les citoyens d’une nation étrangère, mais ceux-ci le font avec les capitaux Britanniques. Le Major Head dit, « qu’un marchand Américain lui avoua que le capital avec lequel ses compatriotes poursuivaient leurs entreprises dans les environs de St. Jean, était principalement fourni par la Grande-Bretagne » et il ajoute, comme un fait è sa propre connaissance, « que les capitalistes riches à Halifax, qui voulaient placer leur argent préféraient le prêter aux États-Unis plutôt que de l’appliquer dans des spéculations au Nouveau-Brunswick, ou de le prêter à leurs propres compatriotes dans cette province. »

Je regrette de dire que le Major Head donne aussi le même rapport sur la différence entre l’aspect des choses dans ces provinces et l’état limitrophe du Maine. De l’autre côté de la ligne de bons chemins, de bonnes écoles, et des fermes florissantes présentent un contraste mortifiant avec la condition dans laquelle un sujet Britannique trouve les possessions voisines de la Couronne Britannique.

Quant à la colonie de Terreneuve, je n’ai pu en obtenir aucune information quelconque, excepté des sources ouvertes à tout le public. L’Assemblée de cette Isle signifia son intention d’en appeler à moi sur quelques difficultés avec le gouverneur, qui avaient eu leur origine immédiate dans une dispute avec un juge. Les