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nérale, et tous reposent la plus grande confiance dans le bon sens et les bonnes intentions du présent Lieutenant Gouverneur Sir Colin Campbell.

Je dois cependant appeler une attention particulière aux remarques modérées qui suivent, que fait M. Young sur la constitution des Conseils, Exécutif et Législatif :

« La majorité de la Chambre d’Assemblée est mécontente de la composition des Conseils Exécutif et Législatif, et de la prépondérance dans chacun d’intérêts qu’elle conçoit être défavorables à la réforme : c’est comme je le comprends, le vrai fondement du mécontentement qui est senti. La respectabilité et les vertus privées des messieurs qui siègent dans les deux Conseils sont admises par tout le monde, c’est de leurs prédilections politiques et personnelles que le peuple se plaint ; et il désire y voir représenter comme ils le sont dans l’Assemblée les principes de réforme et de libéralité.

La majorité de la chambre tout en appréciant et reconnaissant le désir de Son Excellence le lieutenant-gouverneur de satisfaire à ses justes espérances, a aussi exprimé sa dissatisfaction qu’on eût laissé à l’église d’Angleterre une majorité dans les deux conseils, malgré les remontrances de la chambre et les ordres précis et directs du secrétaire Colonial. Les dissentions religieuses sont heureusement inconnues parmi nous, et le vrai moyen de les empêcher de naître et de s’accroître, est d’éviter de donner un pouvoir non ordinaire, à aucune secte, quelque digne qu’elle soit de respect ou de faveur. »

L’histoire politique de l’Isle du Prince Édouard est contenue dans le système suivi à l’égard de son établissement, et l’appropriation de ses terres, lequel est pleinement détaillé dans l’exposé qui suit ci-après sur ce département du gouvernement dans les Colonies de l’Amérique septentrionale, et ses maux passés et présents ne sont que les tristes résultats de cette fatale erreur qui étouffa sa prospérité au berceau même de son existence, en donnant toute l’Isle à une poignée de propriétaires éloignés. Cette petite et impuissante société a lutté en vain pendant des années contre ce système ; quelques propriétaires actifs et influents à Londres ont pu étouffer les remontrances et faire avorter les efforts d’une petite Province lointaine ; car les maux ordinaires de l’éloignement ont, à l’égard de l’Isle du Prince Édouard, été aggravés par la paucité de sa population, et l’étendue restreinte de son territoire. Cette Isle, très avantageusement située pour approvisionner les colonies environnantes et toutes les pêcheries possède un sol particulièrement propre à la production du grain, et sa position insulaire lui assure l’avantage d’un climat beaucoup plus favorable qu’une grande partie du continent situé plus au sud. Si on eut tiré profit de tous