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contentements de nature à menacer la tranquillité publique, je ne crois pas nécessaire d’instituer des enquêtes circonstanciées sur les détails des divers départements du gouvernement. Il suffit que j’expose mes idées sur le fonctionnement général du gouvernement dans ces colonies, afin que s’il paraît que des institutions semblables à celles des provinces troublées tendent à des résultats semblables, un remède commun soit appliqué aux maux qui menacent, et à ceux existent. Sur ce point j’ai obtenu beaucoup d’informations utiles par les communications que j’ai eues avec les Lieutenants-Gouverneurs de ces colonies ; aussi bien qu’avec des particuliers qui ont des liaisons avec elles, mais surtout des discussions longues et fréquentes qui ont eu lieu entre moi et les messieurs composant les députations qui me furent envoyées l’automne dernier de chacune des trois provinces de l’Est, pour discuter les principes et les détails d’un plan de gouvernement général pour toutes les colonies de l’Amérique Septentrionale Britannique. Ce fut une circonstance très malheureuse que ces événements, d’importance temporaire mais pressante, qui m’obligèrent à m’embarquer pour l’Angleterre, interrompissent ces discussions, mais les délégués avec lesquels j’eus la bonne fortune de les avoir étaient des messieurs si capables, si élevés par leur rang et à vues si patriotiques que leurs informations ne manquèrent pas de me donner une idée assez exacte du fonctionnement de la constitution coloniale sous des circonstances un peu différentes dans chacune de ces provinces. Je reproduis l’appendice une communication que je reçus d’un de ces messieurs, M. Young, un des principaux membres et des plus actifs de la Chambre d’Assemblée de la Nouvelle-Écosse, touchant cette province.

Il n’est par nécessaire cependant que j’entre dans un long exposé de la nature et de l’opération de la forme de gouvernement établie dans ces provinces, parce que dans mon exposé du Bas-Canada, j’ai décrit les traits caractéristiques généraux du système qui leur est commun à toutes, et cité l’exemple de ces provinces pour faire ressortir les défauts de leur système commun. Dans toutes les provinces on trouve le gouvernement représentatif marié avec un exécutif irresponsable ; on y trouve la même collision constante entre les branches du gouvernement, le même abus des pouvoirs des corps représentatifs, ce qui provient de l’anomalie de leur position, du manque de bonnes institutions municipales et de la même intervention constante de l’administration impériale dans des matières qui devraient être entièrement laissées aux gouvernements provinciaux. Et si dans ces provinces les mécontentements sont moins formidables