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Bas, au Haut-Canada, et que cela a aussi eu l’effet de faire désirer à beaucoup une Union des provinces, comme un moyen efficace de régler toutes ces disputes d’une manière permanente. Mais on ne doit pas être surpris ; que désespérant d’obtenir du gouvernement impérial, aucun remède salutaire, plusieurs des colons des plus entreprenants du Haut-Canada, jettent leurs regards sur le pays voisin, dans lequel toutes les entreprises industrielles ne sont jamais négligées, et que les hommes les plus attachés à la forme existante du gouvernement, trouveraient quelque compensation dans un changement, dans lequel l’expérience leur fait espérer que tout obstacle pourrait être surmonté et chaque individu partagerait les richesses d’un état florissant.

Le mécontentement de l’état actuel des choses ; produit par les causes que je viens d’expliquer, s’étend nécessairement chez plusieurs qui ne désirent aucuns changements dans les institutions politiques de la province. Ceux qui admirent le plus le système actuel, désirent le voir administrer d’une autre manière. Les hommes de tous les partis sentent que l’état actuel de la colonie est tel que l’adoption de mesures tout-à-fait opposées à celles qui ont été suivies jusqu’à ce jour à leur égard, est absolument nécessaire. Ils demandent plus de fermeté dans les gouvernants, et une politique plus précise et plus consistante de la part du gouvernement ; une conduite en un mot qui fera comprendre à tous les partis qu’un ordre de choses a été établi auquel il est nécessaire qu’ils se conforment eux-mêmes et qui ne sera pas exposé à varier d’après des changements imprévus dans la politique de l’Angleterre. Ci-devant, la politique suivie par le gouvernement Anglais envers cette colonie, s’est entièrement rapporté à l’état des partis en Angleterre, au lieu de se rapporter aux besoins et à l’état de la province. Aucun parti ne pouvait compter sur un résultat heureux de sa lutte pour aucun objet en particulier, car, quoiqu’ils pussent connaître leur force dans la colonie, ils craignaient toujours que quelque ressort caché ne fût mis en action, dans le bureau colonial à Londres, pour détruire leurs plans, et rendre infructueux des années entières de travail.


LES PROVINCES DE L’EST ET DE TERRENEUVE.

Quoique j’aie dit que mes recherches auraient été très incomplètes, si elles se fussent bornées aux deux Canadas, les informations que je puis donner sur les autres colonies de l’Amérique Septentrionale sont nécessairement très limitées. Cependant, comme il n’y a pas dans ces provinces, à l’exception de Terreneuve, de mé-