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une position morale, mentale et sociale beaucoup au dessous de celle qu’ils avaient eux-mêmes. Leurs moyens de communication entre eux et avec les principales villes de la province sont limités et incertains. À l’exception de la classe ouvrière, presque tous les émigrés qui sont arrivés dans les dix dernières années sont plus pauvres à présent qu’ils ne l’étaient au moment de leur arrivée dans la province. Il n’y a aucun système de cotisations locales propres à avancer les moyens de communication ; et les fonds votés de temps en temps pour cet objet, se trouvent d’après le système actuel à la disposition de la Chambre d’Assemblée, qui représente plus particulièrement les intérêts des districts les plus populeux, et que l’on accuse d’avoir principalement en vue, dans ses octrois, d’agrandir l’influence de ses membres auprès de leurs constituants. Ces fonds ont été conséquemment presque toujours appropriés dans cette partie du pays où il y en avait le moindre besoin, et ils ont été souvent dépensés de manière à ne produire aucun avantage perceptible. Quand aux terres qui ont été originairement appropriées pour le soutien des écoles dans le pays, la plus belle position a été consacrée à la fondation de l’université, dont ceux seuls qui résident à Toronto peuvent tirer quelque profit, ou ceux qui jouissant d’un gros revenu peuvent soutenir leurs enfants dans cette ville, moyennant une dépense qui a été estimée à £50 par année pour chaque enfant ; même dans les districts les plus populeux il ne se trouve que peu d’écoles, et elles sont d’un caractère bien inférieur ; tandis que les établissements les plus éloignés en manquent presque entièrement.

Sous de telles circonstances il y a bien peu d’émulation pour l’esprit d’industrie et d’entreprise, et ces effets sont aggravés par le contraste frappant que présente la lisière des États-Unis qui borde cette province, et où tout est activité et progrès. Je ferai remarquer ci-après, en parlant de la disposition des terres publiques, des circonstances qui intéressent non seulement le Haut-Canada, mais toutes nos colonies de l’Amérique du Nord presque également, et qui démontreront au long les causes et les résultats du plus saillant de ces maux. J’ai référé à ce sujet dans cet endroit afin de faire observer la tendance inévitable de ces inconvénients à aggraver tout mécontentement qui peut être produit par des causes purement politiques, et afin d’attirer l’attention à ce fait, que ceux qui sont les plus satisfaits de l’état politique actuel de la province, et les moins disposés à attribuer aucun défaut économique ou aucun mal social à la forme ou à l’opération du gouvernement, sentent et admettent qu’il doit y avoir eu quelque faute pour avoir causé une différence