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destinées, au lieu de leur fermer les principales avenues des richesses et de la distinction par un esprit de petite jalousie provinciale.

Cependant la grande question pratique, sur laquelle ces différents partis ont été longtemps en débats, et qui est devenue depuis quelques mois la principale matière de discussion, est celle des réserves du clergé. La décision prompte, et satisfaisante de cette question est essentielle à la pacification au Canada, et comme c’était une des plus importantes questions référées à mon investigation, il est nécessaire que je la traite d’une manière complète, et que je n’hésite pas à faire connaître le point de vue sous lequel elle s’est présentée à mon esprit. Cette dispute existe depuis longtemps. Par l’acte constitutionnel une certaine portion des terres dans chaque Township fut mise à part pour le soutien du Clergé protestant. Dans cette partie du rapport qui traite de la régie des terres incultes, le mal économique qui est résulté de cette appropriation du territoire est pleinement détaillé ; et la dispute actuelle n’a rapport qu’à l’application et non au mode de prélever les fonds que l’on tire, par la vente des réserves du Clergé. Sous le terme « Clergé Protestant, » le clergé de l’Église d’Angleterre a toujours prétendu à la jouissance exclusive de ces revenus. Les membres de l’Église d’Écosse, prétendent avoir le droit d’être mis sur le même pied que l’Église d’Angleterre et ont demandé que les revenus fussent également divisés entre l’une et l’autre Église. Les diverses dénominations de dissidents protestants, prétendent qu’ils sont inclus dans le même terme, et qu’une division égale de tous ces revenus devrait être faite entre tous ceux qui n’appartiennent pas à l’Église de Rome. Mais une grande partie de toutes les dénominations protestantes et les Catholiques nombreux qui habitent la Province, prétendent que de semblables préférences en faveur d’une religion, ou même en faveur de toutes les sectes Protestantes, seraient très inconvenables et ont demandé ou qu’une distribution égale de ces fonds fût faite à toutes les croyances quelconques, ou ont demandé que des mesures fussent adoptées pour qu’il fût laissé à chaque secte religieuse, à soutenir son propre clergé ; de rappeler ou mettre de côté la loi à ce sujet et d’appliquer les revenus des réserves du Clergé aux dépenses générales du gouvernement, ou au soutien d’un système général d’Éducation.

Ceux qui favorisent ces divers projets ont long-temps contesté les uns contre les autres dans la Province et ont considérablement embarrassé le gouvernement Impérial par des appels constants à sa décision. Le Secrétaire d’État pour les Colonies a préféré laisser à la Législature Provinciale cette décision, s’obligeant de faire tout son possible pour la faire sanctionner par le gouvernement Impérial. Deux Bills ont en conséquence été passés par la Chambre d’Assemblée, par lesquels ces fonds auraient été appliqués à l’Éducation en général, mais l’un et l’autre de ces Bills ont été rejetés par le Conseil Législatif.

Pendant ce temps-là, néanmoins, quoiqu’une grande irritation eût été causée par les prétentions exclusives de l’Église d’Angleterre, et la faveur du gouvernement exercée envers une seule, et petite communauté religieuse, le clergé de cette église, tout stipendié qu’il était,