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mon état. Je fis un cri, n’en pouvant plus, et je lui dis : en voilà assen, ne m’en dites pas davantage. La violence que je m’étois faite avoit épuisé mes forces, de manière que je tombai évanouie, et je fus long-tems entre les bras de mes femmes sans pouvoir revenir. Enfin, pour mon malheur, elles me rendirent à la vie.

À peine commençois-je à ouvrir les yeux et à me soutenir, qu’un grand bruit se répandit dans la maison. Quelques-unes de mes femmes me quittèrent ; mais comme elles ne revenoient point, et que les cris redoubloient, je m’appuyai sur le bras d’une d’elles, et je marchai en tremblant vers le lieu d’où venoit le bruit. En entrant dans un vestibule, je vis quatre hommes qui en portoient un autre baigné dans son sang. Il tourna la tête, et je connus que c’étoit le prince. Je pensai m’arrêter ; mais faisant un effort, je suivis un si triste spectacle. On mit lo prince sur un lit de repos qui étoit dans une salle, et je fis signe aux domestiques qu’on allât cher cher du secours ; car à peine pouvois-je parler. Le prince, en me voyant, tourna : ses your mourans sur moi, et me dit : Je n’ai pû toucher votre cœur, ni vous prouver mon amour ; je meurs content, si : en expirant je puis vous. persuader, que vous n’avez jamais été aimée