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TRAITÉ DE L’AMITIÉ.

Vous me devez, Monsieur, une consolation pour la perte de notre amie. J’appelle perte, toute diminution dans l’amitié ; puisqu’ordinairement tout sentiment qui s’affoiblit, tombe. Je m’examine à la rigueur, et je crois mettre dans l’amitié plus qu’une autre : cependant tout échape, Je vous prie donc de me dire sans ménagement à qui je dois m’en prendre ; car il faut que mes plaintes aient un objet. Est-ce de moi ? est-ce de mes amies, ou des mœurs du tems ? Enfin. corrigez-moi où je manque ; consolez— moi si je perds.

Plus on avance dans la vie, et plus on sent le besoin que l’on a de l’amitié. A mesure que la raison se perfectionne, que l’esprit augmente en délicatesse, et que le cœur s’épure, plus le sentiment de l’amitié devient nécessaire. Voici ce que le loisir de ma solitude m’a fait penser sur ce sujet.