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discours flatteurs, et souvent répétés, peuvent faire sur vous, songez que ce sont gens payés pour servir vos foiblesses et votre orgueil.

Si par malheur, ma fille, vous ne suivez pas mes conseils, s’ils sont perdus pour vous, ils seront utiles pour moi : par ces préceptes, je me forme de nouvelles obligations. Ces réflexions me sont de nouvaux engagemens pour travailler à la vertu. Je fortifie ma raison, même contre moi, et me mets dans la nécessité de lui obéir ; ou je me charge de la honte d’avoir sû la connoître, et de lui avoir été infidèle.

Rien de plus humiliant, ma fille, que d’écrire sur des matières qui me rappellent toutes mes fautes en vous les montrant, je me dépouille du droit de vous reprendre, je me donne des armes contre’moi, et je vous permets d’en user si vous voyez que j’aie les vices opposés aux vertus que je vous recomande : car les conseils sont sans autorité, dès qu’ils ne sont pas soutenus par l’exemple.