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RENCONTRES ET ENTRETIENS

Blondinette parce qu’elle était blonde et le nom de famille Montplaisir lui convenait à merveille, puisqu’elle était d’une gaieté sans pareille, toujours souriante comme une jeune fille de quinze ans.

« L’automne précédent, Jean Pierre avait exploré les bois jusque vers les Laurentides du Nord, dans le but de se choisir un emplacement pour y établir sa demeure.

Il y a longtemps de cela. Les bois alors étaient très vastes et l’on pouvait se procurer une terre en bois debout pour bien peu de chose.

En s’en revenant de ce premier voyage d’exploitation, Jean Pierre s’était tracé un chemin à travers les bois, de sorte que l’automne suivant, dès que les premières neiges parurent, il put aisément retourner sur sa terre, emmenant cette fois en traîneau toute une charge de provisions pour y passer l’hiver, car il se proposait bien d’y rester jusqu’au printemps suivant. Cette longue et triste saison fut employée à bâtir un camp en bois rond, afin d’y recevoir au printemps, son épouse Marie Anna Laurienne Blondinette.

Durant les jours de mauvais temps, Jean Pierre s’était employé à confectionner une table, des chaises qu’il avait empaillées avec