dien. Tout en le remerciant des services rendus à la famille, il lui avait donné quantité de vêtements portés jadis par son vieux père.
C’est à regret que le Vieux Canadien avait quitté une heureuse demeure où, sans trop d’inquiétude, il avait gagné honnêtement sa vie.
Un jour, un missionnaire français fit son apparition dans le village où, par la suite, il vint tous les deux ou trois mois faire une visite aux rares catholiques de l’endroit. Dans une de ses tournées, le missionnaire s’était abouché avec le Vieux Canadien et à chaque nouvelle visite il ne manquait pas de le rencontrer, afin de lui faire les recommandations nécessaires pour le mettre en garde contre les perfides insinuations que le ministre protestant aurait pu émettre touchant la religion catholique.
Lorsqu’il apprit la mort du ministre et la générosité du fils envers le canadien, le missionnaire s’entretint longuement avec ce dernier. Or il faut présumer que les propos du Canadien n’étaient pas très rassurants, puisque le missionnaire finit par lui dire : « Fasse le Ciel que toutes ces largesses à votre égard et votre fréquentation de ces gens-là ne soient une cause de perdition pour votre âme ! »
Depuis la mort du ministre protestant, le Vieux Canadien était devenu songeur, n’ayant