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LE MANDARIN.

à-dire que nous rejetons ce qui encombre le vol de notre esprit. Donc, tout travail, toute étude, tout progrès intellectuel sont un acheminement vers la perfection, et nous font franchir d’un degré l’échelle spirite.

— Où trouvez-vous le terme de vos pérégrinations ?

— Nulle part ; les espaces sont infinis et les moteurs éternels. La grande loi du progrès se retrouve dans tous les mondes, et Dieu lui-même progresse. Qu’est-ce que la perfection humaine ? Un désir, qui ne saurait combler le vide de nos cœurs. Pourquoi chercher le vrai, si nous devons l’enfermer dans la tombe ? Pourquoi faire le bien, pourquoi meurtrir notre âme au contact des douleurs d’autrui, si nul baume n’est versé sur la blessure ?

— La loi, comme dit votre ami Didier, — ce que Confucius appelle l’impulsion des choses, — met au cœur de l’homme, dans une proportion définie, l’instinct du bon, du bien et du vrai, repartit le mandarin.

— L’instinct du vrai, gravé en nous au début