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LE MANDARIN.

vement le jeune Français… Mon ami, je suis spiritiste !

— Vous croyez aux divinités. J’entends.

— Je m’étonne que vous connaissiez la valeur absolue de ce mot ; ne confondez-vous pas spiritiste et spiritualiste ?

— Probablement, cher monsieur. Ne m’épargnez point les explications.

— Le spiritisme, reprit Durand, contient le spiritualisme, c’est-à-dire la croyance aux puissances supérieures, et il y ajoute l’affirmation de l’immortalité de l’âme. Nous possédons la certitude de la séparation des deux principes, esprit et matière, à l’heure de la mort, et la certitude des migrations progressives de l’esprit dans les mondes supérieurs.

— C’est la croyance des missionnaires, répliqua Pé-Kang. L’âme, consciente de sa personnalité, s’élance à la recherche de la perfection, guidée par les rayons lumineux de l’auréole divine. Quoique vous en puissiez penser, cher initiateur, les Chinois sont intelligents, et vous ne parviendrez jamais à leur faire comprendre