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LE MANDARIN.

égarements de l’humanité et aspirent au règne universel de la justice !

Un soir, dans un salon où nombre de personnes intelligentes se trouvaient réunies, la conversation retomba sur les petits Chinois et sur l’œuvre de la Sainte-Enfance.

Pé-Kang, directement interpellé, répondit très-haut :

— Les Français agissent avec nous comme le mandarin Kang-Tsi, qui tenait compte de ses revenus, jamais de ses dettes et de ses dépenses ; il se croyait très-riche et ne souffrait pas qu’on lui soutînt le contraire.

Je suis en mesure d’affirmer aujourd’hui que, proportionnellement au nombre de ses habitants, la Chine ne compte pas plus d’infanticides que la France.

Les Chinois ont comme les Français l’amour de l’enfance, mais parmi eux comme parmi vous il se trouve des femmes qui, par crainte de la misère ou du déshonneur, jettent leurs enfants aux bêtes, et des hommes qui, poussés par leurs instincts de libertinage ou de férocité, commet-