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LE MANDARIN.

l’homme saisit a son tour le marteau et frappe sur le cœur de la femme…

Depuis quelques minutes le Solitaire ne s’adressait plus aux deux visiteurs ; il suivait le cours de ses intimes réflexions.

— Que de tortures, ajouta-t-il après s’être recueilli, il faut deviner dans les négations méprisantes de certains hommes et dans le triste égoïsme de certaines femmes ! Ah ! bien des cœurs puissants seront broyés jusqu’au jour où l’homme aura prouvé à la femme qu’il est un allié et plus un oppresseur.

La voix du Solitaire tremblait en prononçant ces dernières paroles ; il s’accouda fort ému sur la table d’ébène et pencha son front dans sa main.

Didier et Pé-Kang se regardaient : la même pensée leur était venue.

C’est l’amour, se dirent-ils, qui a brisé cette existence !

Le sablier filtrait lentement ses grains de poussière. Nul bruit ne paraissait devoir rappeler le solitaire aux choses présentes. Des lar-