Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/206

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

193
LE MANDARIN.

vivement le cœur de l’homme, lui inspirèrent des chants passionnés.

Pé-Kang ramait, et ses mouvements se réglaient sur le rhythme des chants du peintre ; tantôt brusques et rapides, tantôt lents et contenus, ils entraînaient le corps dans le sens de la cadence établie par Martial.

Enfin la voix du chanteur s’affaiblit et les rames se relevèrent ; le canot s’arrêta.

— À moi de ramer, dit le peintre, à vous de chanter. Prenez ma guitare, c’est le seul instrument qui complète le chant sans le dominer.

— Chantez-nous des airs chinois, mon ami, ajouta Didier.

— Nous vous en supplions, dit Lefranc.

Pé-Kang hésitait ; mais ses amis ayant insisté, il céda.

Le mandarin, après avoir préludé par un motif sourd et saccadé, commença ainsi :


Écoutez les voix de la nature !

Voici ce que chante le volcan, et son chant domine celui de la mer :