Page:Lambert - Le Mandarin.pdf/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

169
LE MANDARIN.

ne diffère de l’empereur des Français, qu’en raison de la diversité des caractères du peuple que chacun d’eux gouverne. Mais je rapporterai des vérités scientifiques qui ouvriront à nos savants le champ des découvertes. Les secrets de l’industrie française, auxquels je suis quelque peu initié, en multipliant le bien-être matériel de notre peuple, le forceront d’entrevoir des jouissances inconnues, de former des désirs nouveaux, et bientôt de marcher à la rencontre de ce qui constitue le progrès.

« Pourquoi m’inquiéterais-je de politique ? répétait de nouveau le mandarin ; je suis étranger, je juge un pays par le gouvernement qu’il a proclamé ou qu’il subit, et je conclus alors de façon ou d’autre… Prendre part a ses passions politiques serait folie, et je m’en dispense.

« Je suis d’ailleurs de l’avis des hommes politiques de la Chine en matière de gouvernement ; ils disent : « Quand un peuple a perdu ses vertus, ou qu’il est absorbé par ses intérêts matériels, ou qu’il a besoin de repos, il choisit de lui même le gouvernement qui sait le mieux châ-