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LE MANDARIN.

« Est-elle vraiment bonne la femme sur les lèvres de laquelle un sourire peut glisser à la vue d’une souffrance repoussante ou ridicule ? »

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Le mandarin continuait ses études ; il recueillait chaque jour quelques grains de science, et cependant il ne se sentait point satisfait.

Un étranger, se disait-il, ne peut prétendre à l’héritage d’une famille dans laquelle il s’introduit brusquement. Pourquoi voudrais-je acquérir du soir au matin les connaissances qui appartiennent aux savants français, et avec lesquelles on les a familiarisés dès leur plus tendre jeunesse ?

Pé-Kang possédait a un degré supérieur la faculté d’assimilation, la seule qui distingue encore ses compatriotes. Didier, joyeux de voir la facilité prodigieuse avec laquelle le mandarin absorbait ses enseignements, se plaisait à l’instruire ; il profitait habilement des connaissances du jeune homme, simplifiait à son usage les théories générales, lui faisait part de ses