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LE MANDARIN.

de positivisme, où l’on se préoccupe d’espace matériel, il est bon que la femme soit venue conquérir une large place au milieu de nous. Bon gré, mal gré, il a fallu la lui octroyer. Que ne réclame-t-elle avec autant de persistance et d’audace la situation que notre société sera bientôt en mesure de lui faire ?

Fils de Koung-Tseu, continua Durand d’un ton railleur, ni un code moral, ni un code civil, ni ce que notre ami Didier appelle des forces physiques, ne suffisent à un peuple. Lorsque l’être humain atteint l’apogée de son développement matériel, lorsque la machine remplace l’esclave, il faut que l’homme libre débarrasse l’esclave de ses chaînes. De même, quand le tigre a cessé de rugir dans la forêt, quand l’ennemi n’assiége plus les portes du camp, lorsque la parole retentit au dehors de l’enceinte sacrée, lorsque la pensée pénètre jusque dans les murs du gynécée, lorsque l’homme rencontre la femme dans la rue, à l’atelier, sur la place du marché, au Parthénon, lorsqu’enfin il la retrouve au milieu de ses enfants, il faut qu’il en fasse sa com-