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LE MANDARIN.

noir grossissait, et tout se terminait bientôt par une averse de critiques. On crevait alors, la peau du tambour, on partageait les gros sous, et on mettait une autre peau… de tambour au tambour.

Au fond, pourquoi tout ce bruit ? Pour un mari trompé, battu, content on mécontent, pour des créanciers bernés, des Circés indifférentes ou-amoureuses et possédant toutes l’incomparable puissance de changer les hommes en bêtes… très-connues en Chine.

— Bah ! s’écriait un jour Durand a qui le mandarin faisait part de ses réflexions, je ne vois la qu’un mal passager dont il résultera un grand bien.

— Et quel bien, s’il vous plaît ? demanda le’ jeune Chinois.

— C’est une théorie complète. L’homme ridiculisé, dégradé, humilié, fuyant la vierge pour engager sa vie aux pieds de la courtisane, s’abaisse et diminue sa valeur au profit de celle de la femme, qui augmente chaque jour le salaire de son oisiveté.