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LE MANDARIN.

mouvement extérieur, ne peuvent comprendre les intentions délicates et les harmonies savantes dictées par une pensée supérieure ; c’est pour quoi ils préfèrent le tambour à tous les autres instruments de musique, n’y trouvant point de finesses qui leur échappe, ni de nuances, ni de difficultés au-dessus de leurs moyens de compréhension.

« Lorsque les lettrés chinois s’entretiennent de certaines productions qui émeuvent les masses et sont insignifiantes au point de vue de l’art, ils ont l’habitude de conclure par ces mots : « Ce sont des effets de tambour ! »

Pé-Kang connaissait des critiques, gens fort honnêtes, qui désiraient sérieusement se mettre en travers du courant. Il les avait plus d’une fois entendus faire aux auteurs des griefs de ce qu’ils appelaient des scènes risquées. Mais les auteurs répondaient invariablement en toutes circonstances : « Il s’agissait de sauver ma pièce et le public n’applaudit que ce genre de situation. » Le mandarin se croyait alors en droit de conclure qu’en France c’était le public qui im-