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LE MANDARIN.

de nos actions, ne suffit pas à expliquer les luttes constantes dont nous trouvons le principe en nous-mêmes. Deux forces seules peuvent produire des chocs.

— L’homme, à mon avis, dit Pé-Kang, ne se débat pas entre deux forces intimes, mais il lutte avec ses instincts personnels contre une puissance extérieure, contre la tradition, l’opinion, le préjugé, l’expérience générale, contre tout ce qui vient du dehors s’imposer à lui.

— Ceci est de la pure logique, repartit le spiritiste. Dès l’instant que vous n’admettez point la récompense, vous ne pouvez admettre la liberté d’action. Mais où constatez-vous la loi de justice ? Prenez garde ! cette négation de la conscience vous conduit fatalement à l’exagération des sentiments individuels ; elle vous con duit a légitimer chaque tendance, jusqu’au vice ; elle paralyse enfin tous les dévouements ! Pour quoi s’élever dans l’idéal, si la loi de la pesanteur est la pour nous apprendre que plus haut nous nous élèverons dans l’espace, plus lourdement nous retomberons ? Pourquoi voulez-vous