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LAIDE

voitures sortent des écuries, grondent dans la cour ; quelqu’un frappe aux vitres sous le portique : c’est Césaire, son cocher, fils de la nourrice, domestique d’Hélène maintenant. Il entre, jette un billet sur une table et disparaît.

Un moment plus tard, les voitures s’ébranlent. Le portail de l’hôtel de Romain s’ouvre, se ferme, puis tout se tait.

Alors Martial prend le billet et lit :

 « Mon père,

» Il est entendu que je vous ai réclamé les droits de ma majorité. J’exige que vous expliquiez ainsi mon départ. Obtenez de Romain qu’il ne conte à personne, pas même à son fils, votre dureté et mon humiliation. Ni vous, ni moi, ni mon vieil ami, qui a pu accepter de me porter le premier les coups les plus douloureux, nous ne ferons de confidence à qui que ce soit.

» Jouissez en hâte de votre tranquillité, mon père, car elle ne sera pas durable. Ayant fait