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LAIDE


IX


La nourrice n’a point perdu de vue sa chère fille. Elle l’a suivie pas à pas, inquiète d’allures si nouvelles chez Hélène, qui n’aime ni la campagne, ni les bois, ni la nuit. Joséphine s’est fait suivre par son fils ; et le dévoué Césaire, tenant ses chevaux en main, a traversé des sentiers impraticables. Sa mère et lui étaient arrêtés dans l’ombre, à une courte distance de leur maîtresse, lorsqu’elle s’approcha de l’étang. Là, tout près d’elle, invisibles, ils l’observèrent curieusement, stupéfaits de sa passion subite pour la nature. La nourrice, ne devinant rien de ce qui se passait dans l’esprit éperdu de la jeune femme,