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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

— Et moi, Monsieur, dis-je, mon nom n’est pas Chapdelaine !

— Je vous en demande pardon, je croyais vous avoir reconnu…

La glace était rompue.

— Je vois, par la quantité de livres que vous avez sur les bras, que vous aimez à lire ?

Le type appuya son bras chargé sur un poteau et me raconta une histoire à n’en plus finir.

Il commença par me dire qu’il aimait les livres, et qu’il était à faire des recherches.

— Mon nom, dit-il, est Pélissier. Quand mon père est mort, j’étais jeune, mais je sais qu’il donnait son nom en anglais « Lafayette ».

Pourquoi donnait-il son nom en anglais « Lafayette » ? Voilà le mystère que je cherche à éclaircir.

J’étais abasourdi.

— Mon père venait de France, continua-t-il, et devait appartenir à la noblesse française, si l’on en juge par de nombreux parents qui portent des noms illustres. J’ai un oncle qui porte le nom de Charlemagne, un autre de Marquis, ma grand’mère était une Leduc.

Il n’y avait pas jusqu’à La Palisse duquel il ne cherchât à rattacher le nom de son père et le Général

Lafayette qui était venu combattre pour l’indé-


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