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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE


XVI

Il y a profit à persévérer — Littérature Franco-Américaine


D’après les chapitres qui précèdent, il est évident que le lecteur doit s’être rendu compte que, souvent, j’étais le point de mire et que j’avais ma grande part des sarcasmes et des tracasseries sournoises de faux amis.

J’étais l’oiseau rare, au plumage peu attrayant.

Ils voulaient bien concevoir qu’un juge ou tout autre homme de profession pût se payer le luxe de posséder une bibliothèque magnifique, mais, pour un simple artisan, amasser une telle quantité de livres, voilà qui était incompréhensible pour eux.

Ils purent gloser, glapir ou faire des plaisanteries sur mon compte, tout cela pouvait me déconcerter, me déprimer et même m’intimider, mais je n’en continuai pas moins à collectionner.


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