Page:Lambert - Journal d'un bibliophile, 1927.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.
JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

Il cherchait à sourire. « Le régal est déjà commencé », pensai-je.

Rémi n’avait pas fini de formuler son désir qu’un troisième personnage venait se joindre à notre groupe.

Celui-là était un homme sérieux. Un sur trois, ce n’était pas trop. Il laissa s’éloigner les premiers et me dit :

— Mon ami, ne faites rien de ce qu’ils vous demandent.

— Il y a donc une raison, répliquai-je, en faisant l’étonné.

— Peut-être, fit-il, ne voulant pas en dire plus.

Je lui exposai alors le plan imaginé qui devait démasquer le cercle des rigolos.

Il s’éloigna en souriant, sans plus se compromettre.

Le lendemain, je me rendis à la résidence de Wilfrid. Je me fis remettre par sa femme le volume marqué « Homage » pour le remplacer par un autre avec « Hommage » au complet.

Qu’en a pensé mon ami Wilfrid, je ne le sus jamais, car je ne le revis que rarement et de loin. Il me faisait l’effet de me regarder avec les yeux d’une statue de faïence.