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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE


XV

Un deuxième ami


Ce deuxième ami, que je nommerai Wilfrid, était d’un physique très ordinaire. Appartenant à une nombreuse famille, il avait une meilleure conception du travail.

Autant Léo était désintéressé et insouciant sur l’issue de la vie, autant Wilfrid était appliqué, économe et sincère dans le but à atteindre, pour s’élever et parvenir à compter pour quelqu’un.

Lui aussi avait trôné comme rédacteur derrière un journal et avait manœuvré ciseaux, pot à colle et surtout longue pipe de plâtre, article indispensable, à ce qu’on dit, pour produire la fumée qui doit faire jaillir les idées.

Jeune homme qui se faisait passer pour sérieux, la parole quelque peu hésitante, il avait ce-


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