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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

Ironie du temps : je ne savais pas qu’en faisant publier ce « Parrain de Malheur » par mon ami Léo, j’adopterais un parrain de déception et d’ennuis. Un jour, je rencontre mon ami qui m’arrête et me dit :

— Je voulais vous voir, on va publier prochainement un nouveau journal et je suis engagé comme rédacteur en chef. Vous me passerez de vos légendes et, aussi, je voudrais que vous me trouviez un correspondant de Montréal, qui, tous les jours, pourrait me faire parvenir, par télégraphe, des nouvelles qui pourraient intéresser les Canadiens.

Je lui répondis que je ferais mon possible.

Quinze jours après, le journal fit son apparition et le correspondant montréalais envoyait quotidiennement des nouvelles très intéressantes.

Deux mois s’écoulèrent. Le journal semblait alerte et vigoureux lorsqu’à ma grande surprise, je reçus un jour une lettre du correspondant de Montréal m’informant que, malgré sa bonne volonté et son dévouement, il n’avait pas encore reçu un seul centin pour son travail.

J’allai voir Léo. Il me dit qu’il était pour régler cela durant la semaine courante.

Quinze jours s’écoulèrent, quand une deuxième plainte m’arriva et pour la même raison.

De nouveau je me rendis chez Léo lui repro-


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